Je ne suis pas une entrepreneuse née. Si l’idée m’avait déjà trotté dans la tête il y a plusieurs années, j’ai plutôt choisi la voie de la stabilité en passant mon concours de rédacteur territorial il y a 10 ans tout pile.

J’ai toujours voulu travailler dans le secteur public, au service de l’intérêt général et j’y ai appris beaucoup de choses en 10 ans, naviguant entre les services de l’Etat et ceux des collectivités.

Le mantra qui a décoré mon bureau pendant de longues années

Un besoin de liberté

 

Puis le Covid est passé par là. Comme beaucoup, j’ai découvert un nouveau rythme de travail, souple, qui s’adaptait à ma façon de vivre. Une vraie liberté malgré l’emprisonnement ambiant.

Je reprends le chemin du travail mais rien ne sera plus comme avant.

Entourée d’entrepreneurs, je les vois s’épanouir, relever des défis, se dépasser, vibrer,… Malgré le fait que je ne sois pas encore mûre pour vivre tout ça, une petite graine s’est plantée au fond de moi.

C’est un peu comme découvrir que le père Noël n’existe pas : une fois que l’idée est là, impossible de revenir en arrière. Je commence tout doucement à acheter des livres sur la création d’entreprise, sur le « mindset » de l’entrepreneur.

Et là tout devient clair au fur et à mesure. C’est ce que je veux faire.

 

Passer à l’action : les démarches pour créer son entreprise
tout en restant fonctionnaire

 

Une fois l’évidence acceptée, viennent les détails pratiques mais hyper importants. Et en particulier la sécurité financière. Comment vivre en attendant que mon activité soit lancée ? Car, étant fonctionnaire, je n’aurais aucun revenu si je quitte mon emploi.

Plusieurs choix s’offrent à moi :

  • Prendre une disponibilité qui me permet de quitter mon poste pendant une certaine période, mais sans revenu.
    Le + : si jamais mon entreprise ne fonctionne pas, je peux retrouver un emploi (pas forcément celui que j’ai quitté) à la fin de ma période de disponibilité.
  • Quitter la fonction publique et demander une indemnité de départ volontaire pour création d’entreprise.
    Le + : partir avec une somme qui aide au démarrage. Dans mon cas et malgré mes 10 ans d’ancienneté, la somme couvrait à peine un an de salaire.
    Et le gros – : je dis adieu à la fonction publique pour toujours.
  • Ouvrir mon entreprise tout en restant fonctionnaire. Soit en restant à temps plein et en travaillant la nuit (je vais tenir 3 mois), soit en prenant un mi-temps.

SPOILER : J’ai choisi cette dernière option.

Aucune solution n’est parfaite

 

La décision a été difficile à prendre. Elle est loin d’être idéale. Double charge mentale, un temps réduit pour développer mon activité, un salaire réduit de moitié pour vivre. Mais c’est la meilleure pour moi à ce moment-là.

Une fois décidé, je fais les démarche auprès de mon administration : une demande de mi-temps ainsi qu’une demande d’autorisation de cumul d’activité qui précise quel type d’entreprise je veux ouvrir, pour quel public,…

A partir de là, j’ai 6 mois avant mon passage en temps partiel. S’en suit une période très dense car je ne veux pas perdre une minute et me sentir prête au moment ou j’ouvrirai mon entreprise.

Je sais ce que je veux faire mais il faut que j’affine mon positionnement. Je travaille les soirs et les week-ends et, enfin, je trouve l’équation parfaite pour moi.

Je me sens alignée avec ce que je propose.

Un happy end même si ça vient tout juste de commencer !

 

Début de ma nouvelle vie : mon mi-temps commence. Mon entreprise est prête à être lancée. J’ouvre ma micro, je mets en ligne mon site internet et je commence à communiquer sur mon offre.

Aujourd’hui, ma double vie se passe bien. Élément non négligeable : ma direction me soutient et m’encourage. On en parle ouvertement entre nous, tout est clair dans mes deux vies.

Aujourd’hui, je sais que c’était la bonne solution. Je n’ai pas de pression financière car j’ai une stabilité que m’offre mon statut de fonctionnaire. Je prends le temps de me développer et je reste alignée avec ce que je veux faire, sans prendre « tout et n’importe quoi » pour avoir un revenu.

Je prends encore plus de plaisir à aller au travail, retrouver mes collègues, suivre mes projets grâce à la petite bulle de liberté que j’ai de l’autre côté et dont j’avais besoin.

Je n’ai pas de boule de cristal pour lire l’avenir, qui sait si je vais continuer comme ça un bon moment, me lancer à temps plein ou bien retourner à ma vie de fonctionnaire dans quelques années.

Mais je l’ai fait ! Et toutes les questions que je me posais jusqu’à présent sont en train de trouver leur réponse.

Si chez vous aussi la petite graine est plantée...